Après quelques années déjà de cogitations diverses, dont je suis le premier étonné qu’elles aient eu quelque écho, Stultitia me fait savoir qu’il serait temps que je remercie mes lecteurs – voilà qui est fait – et que je me présente tant soit peu.
Mais je me dois de commencer par elle cette brève présentation.
Stultitia, c’est cette Folie, ou cette Sottise, qu’Érasme de Rotterdam met en scène dans « L’Éloge de la Folie » (Stultitiae Laus).
Folie qui, on le sait, se révèle souvent plus sage que la « sagesse » de ce monde et de nombre de ses habitants, surtout les grands et les puissants. Sottise qui s’avère souvent bien plus sensée que « l’intelligence » de bien des pseudo-savants et que la « raison » de ceux qui nous enseignent et prétendent nous gouverner. Pas la peine de vous faire un dessin.
Voilà pour elle. Ceux qui ont un peu pratiqué ce blog l’ont sans doute reconnue.
Quant à Desideriusminimus, votre serviteur, c’est le « tout petit » (minimus) Desiderius (Didier), qui est le prénom d’Érasme. Car quand on se revendique d’un tel maître, comment ne pas se sentir « tout petit ». D’où ce nom qui me convient en outre de par sa tonalité qui évoque un personnage sorti d’un album d’Astérix et Obélix. Vous savez, un de ces romains un peu ahuris, dont la spécialité est de prendre des coups sur la tête. Goscinny et Uderzo comptent d’ailleurs, avec Érasme et Boby Lapointe, parmi mes maîtres préférés.
La devise « Guelfe avec les Gibelins et Gibelin avec les Guelfes » est attribuée à Érasme par Stefan Zweig, un autre de mes maîtres. Point n’est besoin de connaître les inénarrables péripéties des conflits entre les partisans du pape et ceux de l’empereur pour en comprendre le sens : elle nous invite simplement à faire la part des choses sans s’en laisser conter. À peser les arguments des uns et des autres, à évaluer, à discerner sans se laisser embrigader par des idéologies et des factions qui n’ont pour but que l’anéantissement de notre esprit critique.
En fait, Zweig s’est peut être trompé. Mais c’est un détail pour ce qui nous occupe. Car la phrase serait plutôt due à Montaigne. Mais connaissant l’admiration de Montaigne pour Érasme, on peut considérer cette erreur comme un péché véniel, tellement une telle devise dépeint en profondeur le maître de Rotterdam.
Pour ce qui est de ma formation et de mes activités, elles sont plutôt éclectiques (Stultitia précise : hétéroclites. Précision que j’assume entièrement). De l’enseignement de la philosophie, qui fut ma dernière profession connue, à la fabrication de fromage, en passant par des études plus ou moins historiques, plus ou moins théologiques, la fréquentation de quelques langues et de l’histoire des religions. Entre bien d’autres choses dont je vous parlerai une autre fois. Je regrette de ne pas avoir suffisamment investi dans les sciences. Mais c’est une carence que j’essaie de combler à mes moments perdus.
Voilà. Ce sont les réflexions et les bricolages issus de ce bouillon de culture improbable qui me tient lieu (parfois) de cerveau que je vous invite à partager. Sans prétention, et je l’espère sans trop de dispersion. Car il y a tellement de choses intéressantes en ce monde que la dispersion est mon péché mignon. Mais je me soigne, je me soigne…
Bonne lecture !
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