Il faut du temps et du silence pour surmonter l’horreur et l’abattement que cause le caractère probablement inéluctable d’événements comme ceux de Nice.
Et s’il faut bien sûr dénoncer ce qu’il est sans doute légitime de dénoncer, et réformer ce qui est à réformer, il serait hélas bien illusoire de penser que des rectifications forcément à la marge suffiront à déjouer les attaques d’un mal à l’évidence profondément enraciné.
Car à qui fera-t-on croire que des mesures nécessairement limitées par les possibilités matérielles d’effectifs déjà engagés sur tous les fronts et déjà harassés, pourront entièrement déjouer les ressources et l’inventivité que déploient des êtres malveillants lorsqu’ils veulent parvenir à leurs fins au prix de leur propre vie ?
On le sait, le mal aura toujours un coup d’avance : qu’on se mette à surveiller les aéroports et les gares, à contrôler la location des camions, et voilà qu’il va se manifester dans un cinéma de province, dans un supermarché à l’heure de pointe, sur une plage ou dans un autobus, toujours là où on l’attend le moins…
Il est si facile de trouver les moyens lorsque la séduction du fanatisme, sous quelque forme que ce soit, en élevant le meurtre au niveau d’un devoir soi-disant « sacré », permet à des vies médiocres et banales de lever toute inhibition et, en se réalisant dans la mort, d’accéder ainsi à l’illusion d’une « gloire » bien pitoyable.
http://desideriusminimus.blog.lemonde.fr/2015/11/17/une-fois-encore-sur-le-mal-la-pulsion-de-mort-lagressivite-et-sur-ceux-qui-savent-si-bien-utiliser-tout-cela/
Pour résister à ce dévoiement dans le « Viva la muerte » de la fascination du sacré, la civilisation doit sans doute puiser dans ses ressources les plus profondes.
Travail de fond certes hors de portée des rodomontades accablantes de la période électorale et de la surenchère ridicule de « primaires » qui multiplient les exhibitionnismes obscènes : « si j’avais été en place ! Si ça avait été moi ! Et quand j’y serai, vous verrez ! ».
Bien sûr que nous verrons. Nous n’en doutons pas le moins du monde…
On souhaiterait donc un minimum de décence et de retenue, non seulement devant la souffrance des victimes et de leurs proches, mais aussi devant la détresse des personnes qui sont tous les jours sur la brèche pour essayer de parer tant bien que mal à la folie des hommes, et qui, fort heureusement, y réussissent dans bien des cas dans le silence. Mais qui voient en ces occasions tragiques leurs efforts épuisants réduits à néant.
Simplement parce que le « risque zéro » n’existe pas, et qu’il ne sert à rien de le laisser croire.
Car comment résister à celui qui s’estime investi d’une mission sacrée au point que sa vie propre ne compte plus ? Toutes les occasions, tous les moyens peuvent servir à son dessein. À commencer par les lieux et les objets les plus anodins, les plus quotidiens, impossibles à déceler à l’avance, comme le clame l’infâme communiqué d’Abou Mohamed Al-Adnani.
http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2016/07/15/ecrasez-le-avec-sa-voiture-la-consigne-de-l-etat-islamique_4969939_3224.html
Mais il ne faudrait pas croire que cette incorporation du terrorisme dans notre quotidien le plus banal soit la seule menace que nous ayons à redouter.
Car le terrorisme constitue hélas aussi l’un des lieux où s’exprime pleinement l’une des caractéristiques le plus troublantes de notre époque.
Nous le savons, l’attentat des tours jumelles du 11 septembre 2001 nous a montré que nous devons nous attendre aussi à un envahissement de l’ensemble de notre technologie par la menace terroriste.
Car c’est aussi sur ce front-là que les combats sont déjà menés, et devront l’être de plus en plus.
Günther Anders (1902-1992 – il n’est peut-être pas indifférent qu’il ait connu deux guerres mondiales…-), philosophe essentiel trop méconnu car resté dans l’ombre et les vapeurs toxiques d’un maître dont il s’est fort heureusement rapidement éloigné (il a été disciple de Martin Heidegger avant de le critiquer avec véhémence), décrit avec précision ce à quoi nous sommes confrontés :
l’incapacité de nous représenter entièrement ce que nous sommes pourtant désormais capables de faire. Car nous n’avons plus les moyens, ni intellectuels ni éthiques, de maîtriser ce que nous avons mis au monde.
« Il m’a fallu des années avant d’oser me mettre devant une feuille de papier, pour remplir cette tâche qui était de rendre concevable ce que nous – par ce « nous », j’entendais l’humanité – étions alors capables de produire. Je me souviens: c’est en Nouvelle-Angleterre, quelque part du côté du mont Washington, que j’ai essayé pour la première fois. Je suis resté assis des heures entières sous un noyer, la gorge nouée, devant ma feuille de papier, incapable d’écrire un seul mot. La deuxième fois – c’était en Europe, déjà, probablement en 1950 ou 51 – je crois que j’y suis arrivé. Ce qui a pris forme là, était le chapitre de Die Antiquienheit des Menschen [ trad. Française : l’Obsolescence de l’homme, ed. de l’Encyclopédie des Nuisances, et Fario, Paris, I, 2002 ; II, 2011] sur les « Racines de notre aveuglement face à l’Apocalypse » et sur le décalage [Diskrepanz] entre ce que nous sommes capables de produire [herstellen] et ce que nous sommes capables d’imaginer [vorstellen]. Aujourd’hui encore, je pense que j’ai effectivement dépeint, en soulignant ce décalage, la conditio humana de notre siècle et de tous les siècles à venir, pour autant qu’ils nous soient encore accordés ; (…)
aujourd’hui, notre premier postulat doit être: élargis les limites de ton imagination, pour savoir ce que tu fais. Ceci est d’ailleurs d’autant plus nécessaire que notre perception n’est pas à la hauteur de ce que nous produisons (…)
Science et conscience ont toujours été liées. Et aujourd’hui, cette distinction est complètement obsolète. Quoi qu’il en soit, rien ne prouve, me semble-t-il, que les hommes d’aujourd’hui, qui commettent des méfaits monstrueux, provoquent des génocides, soient plus « mauvais » que ceux des générations précédentes. Les qualités morales de l’homme moyen, de mon voisin, par exemple, qui est un homme très serviable, sont certainement aussi grandes que celles de son père ou de son grand-père tant qu’il est seulement question d’agir au sein d’un entourage limité. Les conséquences de ce que nous, hommes d’aujourd’hui pouvons provoquer, à l’aide de notre technologie hautement perfectionnée, ne nous sont, en un certain sens, pas imputables. Dans ma correspondance avec le pilote d’Hiroshima, Eatherly, j’ai forgé le concept de « coupable sans faute » [schuldlos Schuldigen]. Je ne prétends donc pas que l' »homme » soit aujourd’hui plus mauvais, mais je dis que ses actions, à cause de l’énormité des outils dont il dispose, sont devenues énormes.
(Günther Anders, Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ? Entretien avec Mathias Greffrath, Alia, Paris 2010, p. 65-67.
Ceci vaut bien sûr pour les attentats que nous aurons désormais à affronter, et dont il est prévisible qu’ils utiliseront – une telle utilisation étant déjà bien commencée -, de façon de plus en plus déroutante, outre les objets du quotidien, toutes les sophistications de la technique (drones, ressources informatiques, chimiques, bactériologiques, nucléaires, réseaux sociaux, communication et manipulation de l’information, etc. etc.).
« Ce que nous sommes capables de produire » offre à des minorités malveillantes qui peuvent se réduire à quelques individus la puissance qui était jusqu’alors réservée à des milliers, voire des millions, ou encore aux armées et à la population de nations entières.
Quelques criminels prêts à tout, « à cause de l’énormité des outils dont ils disposent », peuvent désormais ruiner des économies entières, fomenter des guerres civiles, mettre en péril l’humanité dans son ensemble.
(Un tel « décalage » n’est pas propre au terrorisme : pour Anders, il s’inscrit avant tout dans la logique d’un ensemble de processus que nous avons lancés, d’autres forces gigantesques que nous avons mises en œuvre, sans forcément « penser à mal », mais dont nous ne possédons pas les moyens intellectuels d’imaginer précisément la totalité des conséquences : les réactions en chaîne dues à la surexploitation des énergies fossiles, qui a elle-même donné lieu à l’explosion démographique, cause de la crise écologique, du réchauffement climatique, du peak everything, etc. n’étaient proprement pas imaginables au début de la révolution industrielle; pas plus que ne le sont les conséquences des manipulations génétiques, de l’entrée dans l’ère de l’homme bionique, etc. etc. etc.)
Cf :
http://desideriusminimus.blog.lemonde.fr/2016/01/07/apprendre-le-chemin-de-lenfer-pour-leviter-ou-revenir-enfin-au-politique-reflexion-sur-leffondrement-avec-philippe-bihouix-pablo-servigne-et-raphael-stevens/
Certes, nous ne sommes en effet pas nécessairement plus mauvais que nos prédécesseurs.
« Pensant pour ma part à la façon dont procèdent les choses, j’estime que le monde a toujours été pareil et que toujours il y a eu en lui autant de bien que de mal »,
disait Machiavel (Discours sur la première décade de Tite Live, II, Avant-propos, Œuvres, Robert Laffont, Paris 1996, p. 292).
Mais le fait est que les moyens à la disposition du mal sont aujourd’hui multiformes, plus gigantesques et imprévisibles que jamais, et que les dysfonctionnements dont il saura faire son profit vont en s’accroissant.
Et si nul ne peut prévoir de quelles façons ponctuelles il parviendra à ses fins, une chose au moins est certaine : c’est qu’il saura utiliser du mieux possible, comme il l’a toujours fait, la totalité des ressources que les circonstances lui offrent.
Et ces ressources sont aujourd’hui considérables. Dans l’Histoire, elles n’ont jamais été aussi puissantes…
Rendons la parole à Günther Anders :
« Le courage? Je ne sais rien du courage. Il est à peine nécessaire à mon action. La consolation? Je n’en ai pas encore eu besoin. L’espoir? Je ne peux vous répondre qu’une chose: par principe, connais pas. Mon principe est: s’il existe la moindre chance, aussi infime soit-elle, de pouvoir contribuer à quelque chose en intervenant dans cette situation épouvantable, dans laquelle nous nous sommes mis, alors il faut le faire ». (op. cit. p. 94-95).
*****
Précurseur lucide de Günther Anders, Henri Bergson en appelait, au chapitre IV des « Deux sources de la morale et de la religion » à un « supplément d’âme » susceptible de combler le « décalage », le « vide » redoutable entre l’hypertrophie de notre « corps » matériel, technologique, et le caractère étriqué d’une conscience éthique de moins en moins capable d’en assurer la maîtrise.
« Dans ce corps démesurément grossi, l’âme reste ce qu’elle était, trop petite maintenant pour le remplir, trop faible pour le diriger. D’où le vide entre lui et elle. D’où les redoutables problèmes sociaux, politiques, internationaux, qui sont autant de définitions de ce vide et qui, pour le combler, provoquent aujourd’hui tant d’efforts désordonnés et inefficaces : il y faudrait de nouvelles réserves d’énergie potentielle, cette fois morale. (…) le corps agrandi attend un supplément d’âme ».
C’était en 1932, et la guerre lui a dramatiquement donné raison.
On ne peut dire hélas que la situation ait changé en quoi que ce soit.
Bien au contraire ! Anders nous montre à quel point le « vide » devient de plus en plus béant, et combien l’inertie laisse entrevoir des conséquences tout aussi dramatiques que celles que prévoyait Bergson.
De cette inquiétante carence d’âme témoigne en particulier la capitulation éthique et l’aberration stratégique avec lesquelles notre Occident continue de traiter la question des réfugiés.
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/07/18/moins-de-9-des-refugies-accueillis-dans-les-6-pays-les-plus-riches_4971222_4355770.html
Certes, le discours de l’extrême droite est bien connu sur le sujet.
Mais un autre discours, plus sournois, tend à se répandre dans l’opinion : un discours qui se prétend « réaliste » et insinue que la situation économique, la crise, la misère, le chômage, etc. rendraient imprudent l’accueil de réfugiés (c’est-à-dire, en passant, le respect de nos obligations vis-à-vis du droit international…), que cela risquerait de déstabiliser notre société, nos institutions, de faire le jeu des partis extrémistes, etc.
Il n’est pas de mon propos de nier que ce genre de danger existe effectivement.
Surtout quand on contribue à l’amplifier en l’étalant à temps et à contretemps…
Mais les chiffres du rapport de l’Oxfam dénoncent clairement ce genre de justifications hypocrites empreintes d’un misérabilisme plutôt veule :
« Ces six pays [les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ], qui représentent près de 60 % de l’économie mondiale, accueillent moins de 9 % du nombre total de réfugiés dans le monde. A l’inverse, la Jordanie, la Turquie, le Pakistan, le Liban, l’Afrique du Sud et le territoire palestinien occupé, qui pèsent pour moins de 2 % dans l’économie mondiale, en accueillent plus de 50 %, soit près de 12 millions de personnes ».
Y a-t-il besoin de commentaires ?
Sinon que les nations nanties que nous sommes se révèlent incapables d’un niveau de solidarité qu’exercent pourtant des pays bien plus pauvres, confrontés eux-mêmes à une misère et une détresse économique que nous avons du mal à imaginer.
Et que la sauvegarde de ce qui est, au regard de la situation dans la plupart de ces pays d’accueil, notre confort égoïste d’occidentaux, est en train de mettre en place des bombes à retardement qui ne manqueront pas de nous exploser à la figure dans un futur très proche.
L’expérience du Liban nous a-t-elle si peu appris, pour que nous nous évertuions à la multiplier de façon délibérée ?
La citation de H. Walzer [Les guerres du climat. Pourquoi on tue au XXIème siècle, Gallimard 2009] reprise par P. Servigne et R. Stevens dans mon post du 07/01/2016 devrait pourtant nous faire réfléchir :
« Les habitants des pays riches s’habitueront aussi très probablement à des politiques de plus en plus agressives envers les migrants ou envers d’autres États, mais surtout ressentiront de moins en moins cette injustice que ressentent les populations touchées par les catastrophes. C’est ce décalage qui servira de terreau à de futurs conflits ».
Faut-il donc que notre déshonneur moral se double d’une stupidité stratégique telle qu’elle nous fait semer les germes des conflits mêmes que nous aurons à affronter ?
À moins de construire ces murs que certains mettent à leur programme aux États-Unis, tout comme ils commencent à devenir effectifs chez nous.
Faut-il alors s’étonner que l’égoïsme pernicieux et la vacuité de tels « projets » européens soient loin de susciter l’enthousiasme, celui des jeunes en particulier ?
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Pourtant, un article, surprenant dans le contexte d’incohérence et de démission généralisée dont il est question ci-dessus, nous met sur la voie de solutions possibles.
Même si la situation de l’Autriche est loin d’être réglée,
http://www.lemonde.fr/international/article/2016/07/01/l-election-presidentielle-autrichienne-invalidee_4961933_3210.html
Thorsten Denkler, dans la Süddeutsche Zeitung (Courrier International 1335, 02-08/06 2016, p. 27) s’interroge : Et si la plupart de nos partis, de droite comme de gauche, au lieu de se montrer tétanisés par les slogans nationalistes, islamophobes, anti-immigration, etc. qui caractérisent l’extrême-droite européenne, décidaient courageusement de revenir à leurs valeurs au lieu de s’engager dans une surenchère démagogique en vue de récupérer ce qui serait un air du temps populiste ?
Pour Denkler, c’est justement le retour à ces valeurs assumées qui a permis à l’ancien chef des verts, Van der Bellen, de l’emporter contre toute attente au détriment de Norbert Hofer, candidat du FPÖ, eurosceptique et nationaliste, « apologiste du Ausländerraus und Österreich zuerst » [l’Autriche d’abord, les étrangers dehors], pourtant arrivé en tête au premier tour avec une confortable avance.
« Il y a une leçon à tirer de la récente présidentielle en Autriche : au lieu de courtiser les électeurs en reprenant les thématiques xénophobes, les partis du centre feraient mieux de réaffirmer leurs valeurs ».
(…)
« L’évolution de l’Autriche montre à quel point les partis du centre peuvent avoir tout faux face à la droite populiste – leur échec a créé les conditions qui ont rendu l’ascension de Hofer possible.
Pendant des années, et tout particulièrement lors de cette campagne présidentielle, le SPÖ social –démocrate et l’ÖVP [chrétien-démocrate] ont repris bêtement le discours du FPÖ, par peur. Ils ont durci la loi sur le droit d’asile et mis en place des barrières au tunnel du Brenner. Les électeurs doivent avoir cette impression : si les autres voient eux-aussi les choses ainsi, c’est que le FPÖ a raison. Alors pourquoi ne pas voter directement pour ceux qui tiennent ce discours depuis toujours ?
Le FPÖ ne diffère en rien des autres partis européens de la droite populiste et extrémiste. Ils s’y entendent tous à bercer les électeurs d’illusions et résolvent des problèmes complexes avec des mots simples : les étrangers dehors, à commencer par les musulmans ; contrôle aux frontières ; marre de l’UE…
(…)
Alors que faire face aux simplifications et à l’esbroufe des populistes ? D’une part, le cas de l’Autriche montre à quelle vitesse le vent peut tourner et la droite populiste prendre l’avantage quand on lui abandonne le terrain sans coup férir, quand le terreau de la victoire est apporté précisément par ceux qui devraient la combattre.
Mais l’élection présidentielle autrichienne a montré d’autre part que les choses peuvent se passer différemment. Pour surprenant que soit le score du FPÖ, Hofer a tout de même fini par être battu par un écologiste de gauche vieille école et plutôt insipide. Pourquoi ? Parce que Van der Bellen est resté fidèle à ses positions et à ses principes. Il s’est engagé pour une Europe unie, pour une bonne politique des réfugiés, pour des réformes sociales. Il n’a pas fait du pied aux clients du FPÖ. Une courte majorité des électeurs a donc choisi un programme diamétralement opposé à celui de Hofer.
(…)
Quelles leçons à tirer des élections autrichiennes pour faire face à la droite populiste des autres pays d’Europe ?
Voici trois pistes.
- Prendre au sérieux les préoccupations des électeurs, d’accord. Mais caresser les préoccupés dans le sens du poil est une chose délétère.
2) Ceux qui hésitent perdent. Chef de la CDU, Angela Merkel, par exemple, a tenu le cap sur la question des réfugiés – en tout cas verbalement. Cela lui vaut des résultats bien au-dessus de la moyenne actuelle dans les sondages (…).
3) Enfin, il ne faut pas avoir peur, il vaut mieux faire peur aux populistes.
(…) Ce sont les populistes qui doivent avoir peur des Européens. Et non les Européens des populistes. On peut être influencé par la peur quand on vote. Mais on ne vote pas pour la peur.
N’y a-t-il pas là un beau programme ? Espérons que les autrichiens sauront le confirmer aux prochaines échéances.
Et que nos propres dirigeants et candidats, au-delà des politiques hypocrites et timorées face au drame des réfugiés, et en place de leurs coups de menton laïcards de courtisans simplistes de l’islamophobie, sachent en prendre de la graine.
Et plutôt que de surenchérir dans la démagogie délétère, fassent honneur aux valeurs d’accueil et de respect de l’autre qui donnent leur sens à nos lois et nos institutions.
http://desideriusminimus.blog.lemonde.fr/2016/01/30/de-la-critique-a-la-phobie-a-propos-de-declarations-recentes-de-mme-badinter-et-m-valls-et-dune-derive-semantique-pas-si-innocente-quelle-le-parait/