Rions un peu, avec Marine Le Pen et son papa. Et à propos d’une étude appelée à révolutionner nos connaissances sur les yaka-faucons. Quelques brèves.

On connaît bien sûr les attaques réitérées de Marine le Pen en ce qui concerne le niveau d’impréparation du gouvernement face à la pandémie.

« Si nous avions eu des tests et des masques, nous aurions pu faire comme la Corée du Sud, ne confiner que ceux qui ont été touchés et éviter ce confinement généralisé », martèle la patronne du RN. « Mais, conclut-elle, on nous a dit qu’on était prêt, qu’on avait des stocks et on nous a rassurés ».

Admirable souci du bien commun, qui rappelle la tout aussi admirable attention aux finances publiques qui caractérisait papa :

« Si gouverner c’est prévoir et si le principe de la responsabilité ministérielle n’est pas obsolète, le ministre de la Santé, responsable de la catastrophe financière de la campagne de vaccination antigrippale qui va coûter aux contribuables français plus d’un milliard d’euros, Mme Roselyne Bachelot, doit démissionner », écrit Jean-Marie Le Pen dans un communiqué.

Même si elle ne semble pas éprouver de scrupules particuliers à se contredire à quelques jours d’intervalle, j’admets volontiers qu’on ne peut faire retomber sur la fille les fautes du père.

Il faut dire qu’à l’époque rares sont celles et ceux à ne pas avoir participé à la curée contre la pauvre Roselyne. Mais on n’a pas souvenir que Marine ait à ce moment élevé le moins du monde la voix pour la défendre contre les errements de Jean Marie, bien au contraire…

Sans doute parce que ce qui rassemble père et fille est qu’ils appartiennent en fait à la même espèce : celle des yaka-faucons.

*

La famille des yaka-faucons est certes bien connue, car elle ne fait pas partie des espèces en voie de disparition.

Pourtant, aucun travail scientifique ne lui avait été consacré jusqu’à ce jour.

Ce vide est désormais en passe d’être comblé par la prochaine parution de la thèse de Stultitia intitulée :

« Du concept de développement contra cyclique appliqué à l’évolution du yaka-faucon ».

À n’en pas douter, ce travail constituera dorénavant la somme incontournable sur le sujet.

Sans prétendre résumer les 458 pages de l’ouvrage (sans compter l’appareil de notes…), je me permets de dévoiler quelques-uns de ses apports les plus essentiels à la yakafauconologie.

Et tout d’abord la définition, qui restera sans doute dans les annales :

« Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le yaka-faucon n’est pas un faucon. C’est un vrai ».

Voilà qui résout définitivement la question du rapport du yaka-faucon avec cette autre espèce de rapaces dont on le savait proche, sans qu’ait été pour autant précisé le lien de parenté.

Mais les apports certainement les plus géniaux de la thèse (Stultitia fait mine d’être gênée par un tel adjectif, mais je la connais…) consistent en l’utilisation de deux concepts qui n’avaient jusqu’alors jamais été appliqués à cet étrange animal :

Tout d’abord celui de développement contracyclique.

On le sait, une politique contracyclique a pour objectif de relancer une économie en période de crise, au moment où celle-ci est au ralenti.

Or le développement du yaka-faucon est en effet manifestement contracyclique : quasiment nul en période de prospérité, il se reproduit de façon frénétique, exponentielle, en période de crise. Et plus la crise est grave, plus les yaka-faucons prospèrent.

Sachons donc gré à Stultitia d’avoir su définir avec sa précision coutumière cet étrange phénomène jusqu’alors passé inaperçu des chercheurs.

La deuxième particularité de l’espèce que l’étude met en évidence est celle de la double mutation, que Stultitia qualifie aussi de « rétro-mutation ».

Géniale découverte encore, car cette caractéristique n’avait jamais été identifiée sur une espèce existante.

On connaît bien sûr ces mutations qui font qu’une larve, par exemple, se transforme en chrysalide, puis en papillon.

Mais le phénomène inverse n’avait jusqu’à nos jours jamais été observé.

Or nous avons bien là l’une des caractéristiques les plus étonnantes du yaka-faucon.

Car l’animal connaît une première mutation, relativement classique.

On le sait, le yaka-faucon n’existe que lorsqu’il est dans l’opposition, mais lorsqu’il passe de l’opposition au pouvoir, une mutation quasi instantannée le fait passer à l’état de chrysalide, après quoi il devient cet animal communément observé, connu sous le nom de onféskyfo.

Mais les études sur le sujet ont jusqu’à présent peu documenté la mutation inverse, phénomène pourtant unique dans le monde du vivant.

Lorsqu’il quitte le pouvoir, le onféskyfo repasse, par un processus complexe encore à préciser, à l’état de chrysalide puis revient très rapidement à celui de yaka-faucon, d’où ce qualificatif de « rétro-mutation » judicieusement utilisé par Stultitia pour rendre compte de cette évolution.

Il faut donc remercier l’auteure pour ce travail admirable, qui ne manquera pas de renouveler en profondeur notre connaissance de la faune, politique en particulier.

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Ajout du 04/04:

Et sur les yavéka-falécons, sous espèce des yaka-faucons, cette vidéo de l’inénarrable Benoit Forgeard:

https://www.arte.tv/fr/videos/097134-006-A/confinement-la-faute-au-gouvernement-28-minutes/

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