Une Pensée de Pascal m’a opportunément fourni matière à réflexion pour cette fin d’année :
« Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir, et assez d’obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire. » (Éditions de Port-Royal : Chap. XVIII).
Sans doute l’intention de Pascal est-elle essentiellement religieuse et veut-t-il laisser entendre que celui qui désire voir Dieu et son œuvre dispose de suffisamment de signes pour en déceler la trace dans l’indéniable noirceur de notre monde.
Mais il me semble qu’on peut aussi faire de ce magnifique petit texte une lecture plus « laïque ».
Oui, ce monde rempli d’obscurité est terrible, révoltant. C’est un fait.
Le constat quotidien de son insupportable cruauté ne semble laisser place qu’au découragement, au désespoir.
Et pourtant, « pour ceux qui ne désirent que de voir », il existe des porteuses et des porteurs de Lumière qui montrent qu’au cœur même de cette obscurité, autre chose est à l’œuvre, quelque chose que l’apparente victoire des ténèbres ne peut arrêter.
Ainsi en est-il, parmi tant d’autres, du témoignage de Desmond Tutu, infatigable défenseur de la Lumière et de la Justice, dont, mieux que les mots, la musique traduit l’éblouissant rayonnement.
Ainsi en est-il aussi des militants de Memorial qui maintiennent vive l’exigence de la Liberté dans un univers gangréné par la lâcheté et la corruption.
Ainsi en est-il de tant d’anonymes, ferments de Lumière à Hong-Kong, en Birmanie ou ailleurs.
Une petite pensée encore pour un artisan de Justice et de Paix, récemment disparu dans la discrétion, et dont la persévérance a permis de changer quelque peu le visage de notre monde.
À ces moments lumineux de nos rencontres passées !
Effectivement, grâce à vous, « il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir ».
Merci.
Et bonne fin d’année à toutes et à tous !