D’un de ces miracles minuscules qui font espérer le printemps. Et quelques brèves plus ou moins réjouissantes.

Hier matin, « ramasse » des Restos du Cœur. Avec un autre bénévole, nous allons chercher les caisses préparées par un supermarché. À l’entrée, un jeune africain régule le passage des clients pour faire respecter les règles de distanciation.

Nous discutons un peu en attendant la signature des papiers. Il travaille ici quelques heures par semaine pour un salaire de misère.

Nous chargeons les caisses et nous apprêtons à repartir.

Mais il accourt vers la voiture en disant « Attendez » !

Et il sort de sa poche un billet de 10 euros. « C’est pour les Restos du cœur » !

Après la distribution, il est toujours là. Je vais le remercier encore.

« Vous comprenez, on a été bien pauvres. Mais maintenant qu’on a un peu d’argent, il faut en faire profiter les autres ».

Merci, Monsieur, de tout cœur. Bon ramadan !

J’aimerais faire parvenir votre phrase à un certain Carlos et à bien d’autres. Mais ces gens-là résident bien trop haut pour que leurs coordonnées figurent dans les carnets d’adresses de ce bas monde.

Tant pis pour eux.

Allez, un peu de Brassens, tout de même. Car l’Auvergne n’est pas forcément où l’on croit.

*****

Un petit florilège d’articles qui m’ont paru particulièrement intéressants ces derniers jours.

J’en donne des extraits, plusieurs étant en lecture réservée.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/25/la-gestion-de-la-pandemie-de-covid-19-et-les-mesures-necessaires-a-la-sortie-de-crise-conspirent-a-faire-de-l-environnement-une-question-subsidiaire_6037754_3232.html

Par la voix de son patron, Geoffroy Roux de Bézieux, le Medef exige carrément, en réponse à la pandémie, « un moratoire sur la préparation de nouvelles dispositions énergétiques et environnementales », dans une lettre du 3 avril, au ministère de la transition écologique et solidaire, révélée par Le Canard enchaîné.

Un peu partout, ces demandes rencontrent l’oreille compatissante de ceux qui sont aux affaires. Relancer l’activité économique, reconstruire la demande, remettre le monde sur les rails qu’il a brièvement quittés : cela semble la priorité. En France, par exemple, aucune contrepartie environnementale ou climatique n’a été demandée aux grands groupes qui se verront soutenus à hauteur de 20 milliards d’euros d’argent public.

Pourtant, la mise à l’arrêt de l’économie était une opportunité de refaire de la politique au sens premier du terme, c’est-à-dire de définir et de poursuivre des objectifs communs désirables. L’occasion était inespérée de reprendre le contrôle de la marche du monde, et de commencer à l’infléchir en choisissant les secteurs d’activités à relancer et à soutenir.

(…)

Fort heureusement, des voix s’élèvent pour exiger cette reprise de contrôle :

« Ce n’est pas le moment de soutenir l’aviation coûte que coûte » : le Haut Conseil pour le climat rappelle l’urgence de la transition

https://www.la-croix.com/Economie/France/LEtat-doit-exiger-contreparties-ecologiques-entreprises-quil-soutient-2020-04-18-1201090043

Mais seront-elles suffisantes ?

On peut aussi joindre sa signature à des pétitions telles que celle-ci :

Si la catastrophe en cours renforce la sensibilité à la question environnementale, c’est plutôt qu’elle nous ouvre à la fragilité du système que forme l’interconnexion des structures sociales, du système productif et de la biosphère. Tout à coup, nous prenons conscience qu’un événement présentant peu de risques à l’échelle de l’individu (pour une grande majorité de la population, la probabilité de mourir du Covid-19 est très faible) se révèle capable de confiner la moitié de l’humanité et d’arrêter l’économie mondiale.

(…)

Il y a, en somme, une pédagogie de cette crise. Si le réarrangement de quelques nucléotides sur l’ARN d’un virus transporté par un petit mammifère est capable du désastre en cours, qui peut imaginer ce que produira sur le long terme l’élévation de plus d’un mètre des océans, comme le promettent les experts du climat pour les prochaines décennies ?

*****

Et – cela n’a rien d’un scoop – pendant le confinement, le réchauffement continue !

Cf. une fois de plus l’excellent article documenté de Sylvestre Huet :

Il est bien entendu à prévoir que cela ne facilitera pas la gestion de notre sécurité alimentaire.

Car celle-ci fait aussi partie – quelques décennies d’abondance nous l’ont fait un peu trop oublier en Occident – de nos vulnérabilités essentielles :

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/26/des-ombres-planent-sur-la-securite-alimentaire-mondiale_6037794_3232.html

L’Union européenne, avec un niveau de stock équivalent à 12 % de la consommation annuelle, soit quarante-trois jours, fait office de cigale. C’est le pire niveau du monde parmi les grands pays producteurs, derrière la Russie (18 %), l’Inde (23 %), les États-Unis (25 %) et la Chine, on l’a vu, qui dispose de l’équivalent de neuf mois de consommation (75 %).

Tout se passe en effet comme si l’Union européenne souffrait d’une aversion aux stocks alimentaires : « les stocks, ça coûte cher ! » continue d’être une ritournelle fréquemment entendue, en France notamment.

(…)

Ça rappelle en effet quelque chose… N’est-ce pas, Roselyne ?

Il en est de même dans les enceintes multilatérales comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC) où, rappelons-le, les stocks alimentaires à visée de stabilisation des marchés sont… proscrits ! Alors que le changement climatique se fait pressant, est-il vraiment pertinent de tester la résilience de l’humanité ? On relèvera d’ailleurs que, pour le pétrole, les pays européens disposent de stocks stratégiques équivalents à quatre-vingt-dix jours de consommation : rien de tel pour l’alimentation.

(…)

Espérons donc que la crise du coronavirus soit l’élément déclencheur d’une remise en cause des cigales européennes : « s’approvisionner sur le marché mondial » est une vue de l’esprit lorsque les aliments sont produits dans des pays qui ont des politiques agricoles dont le premier objectif est de nourrir leur population.

Ajout du 30/04:

Cet article à propos de l’embargo sur les exportations de céréales russes:

https://www.courrierinternational.com/article/economie-le-ble-plus-cher-que-le-petrole-la-russie-decrete-un-embargo-sur-ses-exportations

Quant on sait que la crise céréalière russe de 2010, qui a entraîné un doublement du prix des céréales sur les marchés, a constitué l’une des causes des Printemps Arabes (les pays du Maghreb en particulier étant de gros importateurs de blé), on est en droit de s’interroger sur de futures conséquences…

*****

Mais il n’y a pas, fort heureusement, que de mauvaises nouvelles :

En accès libre :

https://www.la-croix.com/JournalV2/Premier-proces-mondial-contre-tortionnaires-syriens-2020-04-24-1101090902

Et aussi (accès limité) :

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/23/en-allemagne-le-proces-historique-des-tortures-dans-les-prisons-du-regime-syrien_6037481_3210.html

Historique : l’adjectif n’est pas exagéré pour qualifier le procès d’Anwar Aslan et d’Eyad Al-Gharib, qui s’ouvre, jeudi 23 avril, à Coblence, dans l’ouest de l’Allemagne. Accusés de crimes contre l’humanité, ces deux anciens membres des services de renseignement de Bachar Al-Assad sont les premiers à comparaître devant la justice pour des exactions commises par le régime syrien depuis 2011, année du début de la guerre qui ravage le pays.

Agé de 57 ans, Anwar Aslan doit répondre de la mort de 58 personnes ainsi que des sévices infligés à plus de 4 000 autres, d’avril 2011 à septembre 2012, dans le centre de détention d’Al-Khatib, à Damas, dont il avait la charge. Eyad Al-Gharib, 43 ans, qui travaillait sous ses ordres, est quant à lui accusé d’avoir participé à des actes de torture contre au moins trente manifestants arrêtés à Douma, près de la capitale syrienne, à l’automne 2011.

(…)

Les interpellations des deux accusés ont été possibles car l’Allemagne a décidé de recourir au principe de la « compétence universelle », qui autorise un État à poursuivre les auteurs de crimes particulièrement graves, quels que soient leur nationalité ou le lieu où les faits ont été commis. Un principe auquel a aussi recouru la France, ce qui a permis l’arrestation, en février 2019, d’un autre homme de main d’Anwar Aslan, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour « actes de torture, crimes contre l’humanité et complicité de ces crimes », commis en Syrie entre 2011 et 2013.

[Espérons donc que ce précédent allemand accélère le processus en cours en France]

Les charges qui pèsent sur les deux accusés qui seront jugés à Coblence se fondent sur deux sources d’information. L’une est le dossier « César », pseudonyme d’un photographe de la police militaire syrienne, qui a fui son pays, en juillet 2013, en emportant plus de 50 000 clichés de cadavres de détenus morts de faim, de maladie ou de torture, de 2011 à 2013. L’autre source est constituée par les plaintes déposées auprès du parquet fédéral de Karlsruhe par une trentaine de ­Syriens rescapés des geôles de Bachar Al-Assad et réfugiés depuis en Allemagne.

(…)

« A une période où les Syriens ont le sentiment que la communauté internationale leur a fait défaut, ce procès ravive l’espoir que justice soit rendue dans une certaine mesure », a, pour sa part, commenté Amnesty International, dans un communiqué. « [Nous demandons] aux Etats de suivre l’exemple de l’Allemagne et d’intenter des poursuites analogues contre les auteurs présumés de crimes relevant du droit international, et notamment d’allouer des ressources à leurs unités spécialisées dans les crimes de guerre », a ajouté l’ONG.

Jusqu’à présent, tous les efforts visant à juger les auteurs ou les complices des crimes commis par le régime de Bachar Al-Assad se heurtaient à deux obstacles. Le premier est le fait que la Syrie ne soit pas partie du statut de Rome, le texte fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), empêchant celle-ci d’ouvrir des poursuites par elle-même. Le second est le veto russe au Conseil de sécurité des Nations unies, qui bloque toute tentative de saisine de la CPI par l’organe exécutif de l’ONU.

Une fois de plus, la question récurrente d’une réforme du fonctionnement du Conseil de Sécurité de l’ONU, en particulier du droit de veto, se révèle essentielle.

https://www.liberation.fr/debats/2016/12/19/pour-la-suppression-du-droit-de-veto-au-conseil-de-securite-des-nations-unies_1536292

https://onu.delegfrance.org/La-France-et-la-reforme-de-l-ONU

https://mx.ambafrance.org/Encadrement-du-droit-de-veto

etc.

À toutes et à tous, bonne fin ( ?) de confinement !

4 commentaires sur “D’un de ces miracles minuscules qui font espérer le printemps. Et quelques brèves plus ou moins réjouissantes.

  1. Bonjour à toi et à toutes et à tous,

    Mon questionnement que je mets en discussion.

    Je pars du principe que majoritairement, toutes et tous avons une égale conscience de la nécessité de changement par rapport à la question environnementale.
    A partir de là, je vois deux chemins possibles.
    – Renoncer,
    – Continuer en mode renouvelable, en mode correction de nos excès.

    Ces deux chemins nécessitent chacun de l’invention mais pas dans les mêmes domaines.

    Continuer en mode renouvelable, nécessite d’inventer des modes de productions/consommations « renouvelables». On ne renonce pas ou peu, mais on cherche des technologies vertes qui nous permettent de continuer à vivre comme avant. Cela nécessite de « l’inventivité technologique ».

    Renoncer nécessite d’inventer un autre mode de relation aux autres et à notre environnement. Cela nécessite de « l’inventivité spirituelle ».

    Alors, où et dans quel domaine allons nous mettre la priorité ?
    Priorité bien sur, car la voie du renoncement n’exclue bien entendu pas la recherche technologique. Et la recherche technologique doit (devrait) s’accompagner d’une recherche spirituelle sur le sens.

    L’expérience du confinement est intéressante pour réfléchir. Nous avons été dans l’obligation de renoncer à pas mal de choses…
    Nous avons tenté avec les outils numériques de pallier. Quelles conclusions en tirons nous ?
    Pour ma part, j’ai peu à peu abandonné le numérique ( en dehors de l’indispensable professionnel et personnel), ce qui m’a obligé à inventer et découvrir en moi des ressources que je ne soupçonnais pas ou mal.

    Pour terminer je livre cette anecdote personnelle.
    Il y a quelques jours, je regardais un documentaire sur le kirghizistan. On y voyait la vie d’une famille d’éleveuses.eurs, semis nomades, qui passe quasi la moitié de l’année dans une yourte d’estive. Au début du printemps, l’ensemble de la famille déménage et va s’installer dans les hauts pâturages en quasi autarcie. Si j’avais regardé ce documentaire il y a disons, 3 ans, je me serai dit: « sympathique survivance d’un mode de vie révolu, amené à disparaître »; Et là… je me dis… »Possible avenir d’un futur mode de vie souhaitable »… https://www.arte.tv/fr/videos/078158-000-A/kirghizistan-au-coeur-des-monts-celestes/
    Une bonne journée à toutes et à tous,
    CArnaude

  2. Bonjour Thierry,

    Merci pour ce partage de ton questionnement.

    Si je suis pour l’essentiel d’accord avec tes remarques, je ne suis pourtant pas sûr que « toutes et tous [ont] une égale conscience de la nécessité de changement par rapport à la question environnementale » .

    Ou bien peut-être, une certaine conscience, oui, mais sans pour autant accepter ni même concevoir les mesures nécessaires en ce qui concerne le mode de vie que devrait entraîner ce changement.
    Jancovici revient souvent sur ce décalage, qui est et sera bien difficile à gérer, car la radicalité du changement indispensable risque de faire reculer bien des personnes, parmi les quasi 8 milliards que nous sommes.

    Pour ma part, je préfère parler de « décroissance » plutôt que de « renoncement » , même si cette décroissance doit en effet nous faire renoncer à bien du superflu que nous considérons comme « nécessaire », ou qui est effectivement nécessaire du fait des obligations que nous impose le mode de vie insoutenable qui est le nôtre : voitures, hypertrophie des transports, nationaux comme internationaux, d’un développement électronique et numérique exponentiel, gaspillage effréné de toutes nos ressources, de l’énergie, etc.

    C’est pour cela que « continuer en mode renouvelable » me paraît illusoire, même si, évidemment, c’est la solution choisie par notre système consumériste : « croissance verte », voitures électriques ou à hydrogène, énergies soi-disant renouvelables pour continuer à alimenter nos gaspillages divers, etc., tout ceci au grand bénéfice bien sûr de ceux qui continueront à profiter de ce genre de mannes.

    Mais cela ne fera que retarder – à peine – les échéances.

    J’avais fait il y a quelque temps un post sur le sujet, auquel ne n’ai pas grand-chose à y ajouter.

    https://stultitiaelaus.com/2016/01/07/apprendre-le-chemin-de-lenfer-pour-leviter-ou-revenir-enfin-au-politique-reflexion-sur-leffondrement-avec-philippe-bihouix-pablo-servigne-et-raphael-stevens/

    Certes, la voie d’une décroissance radicale (qui pour moi doit être dans le même temps démographique) exigera aussi un recours à la « technologie » .

    Mais celle-ci devra accompagner au mieux cette décroissance, voire l’accélérer, et non pas s’y substituer en promouvant une croissance « autre » qui ne ferait jamais que conforter le déni de la finitude.

    Cela exige sans doute, comme tu le dis, une « inventivité spirituelle » , en même temps que des décisions politiques courageuses.

    J’avais vu moi aussi ce beau documentaire sur le Kirghizistan. Huit milliards de personnes ne peuvent certes pas adopter un tel mode de vie, mais il a effectivement l’avantage de démontrer qu’une vie considérablement plus sobre, frugale – et joyeuse !- est envisageable sans pour autant que les valeurs essentielles de notre humanité en pâtissent, bien au contraire !

    Cordialement à toi.
    D.

  3. Bonjour, vous avez bien fait de remettre (ds votre commentaire ci-dessus) le lien vers votre remarquable post du 7 janvier 2016 où vous balayiez le vaste horizon des problèmes (insolubles) qui nous attendent (ou plutôt nos enfants et petits-enfants) et dont les premières ébauches de solutions nous eussent pourtant incombé.

    Par notre procrastination et notre impéritie collective, n’aurons-nous pas ainsi bien mérité d’être traités de « boomers » prédatueurs (sic) et vampires universels de la vie sur terre (sans parler des actifs dont leurs confortables retraites exploitent l’énergie), qu’il faudra abandonner du vivant de leur vieillesse dans les poubelles de l’histoire plus tôt qu’ils ne s’y fussent attendus… ?

    Que nous finissions par ne plus pouvoir y espérer que quelque « inventivité spirituelle » est assez logique puisque c’est la seule inventivité qui ne soit guère consommatrice d’énergie (ni fossile ni renouvelable), encore qu’il faudra bien lui fournir ( à cette spiritualité) les calories quotidiennes nécessaires au fonctionnement de notre cerveau (gros consommateur aussi, nous dit-on, de calories, donc d’énergie).

    Est-ce ce lucide désespoir qui expliquerait le retour du religieux (que certains confondent avec le spirituel) jusque dans nos sociétés laïques ? Même le nietzschéen « amor fati » ne finit-il pas dans quelque Amen ! aussi résigné que hautain ?

    Bien à vous, frères humains qui par ici aurez transi !

  4. Bonjour Claustaire.

    C’est toujours un plaisir de retrouver les « anciens », et de constater qu’en dépit du « lucide désespoir », vous reprenez le chemin du combat.

    J’ai lu avec intérêt les dernières productions de votre blog.

    Je pense souvent à cette belle phrase de Gramsci, tirée d’une lettre publiée dans les Cahiers de prison :

    « Je suis pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté ».

    J’avoue que je la fais mienne, et il me semble que nous nous rencontrons sur son contenu.

    Même si, finalement, le terme « d’optimisme » ne me convient pas entièrement.
    Peut-être sonnait-il mieux en 1929, quand Gramsci l’écrivait. On pouvait encore y croire…

    Maintenant, j’ai plutôt l’impression de faire partie d’un contingent de quelques résistants qui se battent en pleine connaissance du fait que la bataille est perdue.

    Mais reste l’honneur de résister plutôt que de se rendre.

    Ou bien la poésie, tout simplement, comme le chantait l’ami Giani.

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