Il existe des plages qui admettent les chiens :
http://www.plages.tv/chiens/liste-france
Mais peut-être la France, cas unique en Europe, est-elle en train d’inventer des plages réservées aux chiens et aux musulmanes, puisque ces dernières, lorsqu’elles ne s’exhibent pas les seins nus ou dûment vêtues de l’uniforme standard de la baigneuse dite occidentale, se voient exclues de plages publiques.
Car le risque évident pour l’hygiène que font supporter aux baigneurs les quelques centimètres de tissu ajoutés au costume de bain décrété règlementaire, pour qui n’a pas le privilège de posséder son bateau de plaisance ou son yacht
https://reporterre.net/Le-tourisme-maritime-une
doit bien sûr être cantonné de toute urgence, sous peine de constituer une nuisance écologique sans aucun doute majeure.
Et il en va de même, incontestablement, pour ce qui est du « respect des bonnes mœurs » :
« L’accès aux plages et à la baignade est interdit à compter de la signature du présent arrêté jusqu’au 31 août 2016 à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades »
le port d’un costume de bain n’exhibant que trop peu de seins, de fesses ou de pubis étant, on le sait, incompatible avec les exigences d’une « tenue correcte » dont fort heureusement nos plages nous fournissent bien des exemples réconfortants :
http://www.demotivateur.fr/images-buzz/zboub1.jpg
Notez que je n’ai rien contre les fesses ou les seins nus, ni contre toutes autres sortes de tenues de plage. Stultitia et moi sommes partisans de la diversité.
C’est bien pourquoi le fait de voir des personnes se baigner un peu plus habillées que les autres ne constitue pas spécialement pour nous un objet d’horreur ou de scandale.
Mais j’ignorerais que ce sont des terroristes, dites-vous ? Comme toute femme voilée qui se respecte, bien sûr.
http://orientxxi.info/magazine/le-foulard-islamique-la-mode-et-l-emancipation,1160
http://lmsi.net/Mon-cher-Hijab
Fort heureusement dans ce cas, la solution si simple d’arrêter toutes les femmes voilées et les barbus de France viendra à l’évidence à bout du terrorisme.
Passons donc vite à la vitesse supérieure, Mesdames et Messieurs les Politiques, plutôt que de s’arrêter à mi-chemin !
Qu’attendez-vous ? Pressons! Pressons!
Et laissons tranquilles une fois pour toutes les petits malfrats plus ou moins alcooliques et autres individus plus ou moins déséquilibrés qui n’ont rien à voir avec la radicalisation.
Car il est notoire que le hijab, le burkini ou la longue barbe, sont les indices infaillibles qui permettent de reconnaître le candidat au djihad…
De plus, cela fait partie des plus belles traditions de notre Occident, que de faire aimer nos « valeurs universelles » en « imposant » langues, cultures, religions, normes vestimentaires ou préceptes alimentaires.
Il est donc grand temps de revenir à des pratiques qui ont fait notre grandeur, nos belles guerres coloniales et autres réussites qui ne cessent de susciter soupirs et nostalgie.
Et ayons au moins le courage d’annoncer sans hypocrisie ce dont il est question : plutôt que de circonlocutions sur « l’hygiène », les « bonnes mœurs », et la « tenue correcte », parlons avec audace de démagogie, de surenchère électoraliste, de discrimination, voire de racisme et d’islamophobie.
Car à force de jouer avec le feu en transformant en urgences nationales de ridicules peccadilles de hijab, de costume de bain ou de jupes longues, le résultat, sans doute souhaité, est en train de se faire jour : les affrontements que déclenchent de telles futilités imbéciles sont en passe de devenir meurtriers.
Bravo, mesdames et messieurs les « intellectuels » et les « politiques ». Tout cela était largement prévisible (cf. posts précédents).
Et seules trois interprétations sont alors possibles :
- Soit une telle dynamique est délibérée, et certains comptent bien en retirer les fruits.
- Soit bien des représentants de notre classe politique sont de dangereux inconscients incapables de la moindre prévoyance.
- Soit les deux interprétations précédentes se superposent.
Il est alors capital que les citoyens que nous sommes en tirent les conséquences.
(cf. là-dessus le post précédent et en particulier les commentaires de Qear).
PS : j’avais décidé de ne plus évoquer ce genre de sujets, tellement ils me semblent stériles et ridicules, et tellement tout a été dit dans les posts précédents.
Comme pour ce qui est du nom et des photos des djihadistes, sans doute la discrétion est-elle préférable au ressassement politico-médiatique.
Mais j’avoue que les récents événements de Corse et l’incroyable inconséquence avec laquelle ils sont traités me font sortir de mes gonds, et de mon silence.
Par exemple : la loi dit que « Toute personne a un droit absolu sur son image. Elle peut ainsi : s’opposer à être prise en photographie ou en vidéo (…) ».
http://www.e-juristes.org/le-droit-a-l-image-des-personnes/
Or il n’empêche que, lors des dits événements, ce sont les personnes photographiées qui sont sanctionnées par un arrêté qui les interdit de plage, alors même qu’elles ne contreviennent aucunement au droit français, tandis que les photographes indiscrets ne sont nullement incriminés ni sanctionnés.
Ainsi, si nous n’y prenons pas garde, le droit risque-t-il d’être de plus en plus bafoué du fait de l’infiltration des esprits par une désinhibition qui favorise nos plus bas instincts. Désinhibition qui semble de plus en plus devenir la norme, un « habitus » dont la plupart d’entre nous (y compris les juristes…) ne sont déjà plus conscients. Cf. tant et tant de « décisions » et de commentaires qui inversent les données du droit sans susciter de réactions particulières.
Ajout du 16/08:
Une réflexion intéressante en ce qui concerne l’approche juridique:
http://www.la-croix.com/France/Justice/Interdire-le-Burkini-est-ce-legal-2016-08-12-1200781924
Bonjour Désidérius,
Excellent – et hélas utile – article, sur la forme comme sur le fond.
Je comprends ta décision de » de ne plus évoquer ce genre de sujets ». Ainsi, pour vous divertir, toi et Stultitia ( que je salue au passage) de l’islamophobie je vous propose ce fait divers: « http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/une-collegienne-aux-cheveux-bleus-exclue-de-son-etablissement_1777061.html « .
Quoi que… Sur le fond… C’est un peu la même chose…
Cette situation, comme celle que tu évoques, me refait penser à une de mes réflexions en cours: « Le droit à l’indifférence de mes pairs ». J’estime que le droit à la différence doit se compléter du droit à l’indifférence. Je m’explique.
Si dans l’espace public, je croise une personne dans une tenue, avec un comportement, etc. qui ne me sont pas habituels, je considère, jusqu’à preuve du contraire, qu’elle ne le fait pas pour moi et donc cette personne, sa tenue, son comportement a le droit à mon indifférence (un droit évidemment limité par la loi) . Ce droit à l’indifférence garantit en quelque sorte, la possibilité de préserver son intimité, y compris dans l’espace public. Ce droit à l’indifférence ne m’interdit pas la curiosité. Bien au contraire, il la permet en la débarrassant de tout à priori qui empêche d’apprendre.
Là encore, on rejoint la nécessité « d’agrandir, sans cesse notre âme ». Une démarche autant individuelle que collective.
Une démarche qui nécessite » 100 fois de remettre l’ouvrage sur le métier ».
Bonne continuation,
Thierry